Sécurité en matière d’incendie: bois versus béton

Lorsqu’il est question de sécurité en matière d’incendie, la comparaison porte souvent sur le béton et l’acier. On cherche alors à déterminer lequel des deux est le plus performant. Le bois n’est généralement pas pris en considération. Comme si ce matériau était condamné d’avance en cas d’incendie. Une idée fausse, qu’il s’agit de rectifier au plus vite. Le béton n’est, en effet, pas inaltérable et à l’inverse, des structures en CLT atteignent facilement une résistance au feu d’une heure. Les différences sont donc moins marquées que ce qu’on pourrait penser à première vue.

sécurité en matière d'incendie: bois versus béton
Incendie dans un immeuble à appartements

Le béton se voit attribuer la classe de réaction au feu la plus élevée

A quoi le béton doit-il sa réputation de matériau à l’épreuve du feu? Peut-être à la classe de réaction au feu A1 qu’il a obtenue dans le cadre de la norme européenne EN 1350-1. La classe la plus haute existant. Si on traduit librement: la contribution du béton à un incendie est nulle. Le matériau est non seulement ininflammable mais le béton fait également partie des meilleurs élèves de la classe en ce qui concerne la production de fumée et la formation de gouttelettes – deux aspects pris en compte pour l’attribution de la classe. Si on s’en tient à la classification du bois (D), le CLT ne fait, en effet, pas le poids sur ce plan. Mais cela ne signifie pas forcément grand-chose. En utilisant simplement des plaques de plâtre en plus ou en dotant les panneaux de CLT d’un revêtement, la protection peut être améliorée à un point tel que le bois réponde aussi sans problème à toutes les exigences.

Des heures de résistance au feu

Avec une résistance au feu d’environ 60 minutes, le béton cartonne sur ce plan aussi. Moyennant une augmentation limitée des dimensions ou une armature supplémentaire, la résistance au feu sera même encore un peu prolongée, atteignant trois heures voire plus. Tant que la température n’excède pas les 300 °C, la structure reste plus ou moins intacte et le béton est en mesure de revenir à son état d’origine après refroidissement. Mais cela implique également un point de basculement. Dès que les températures explosent, la structure de la pierre de ciment est notamment attaquée et on observera bel et bien une perte de résistance. Le béton est, en outre, sensible au phénomène connu sous le nom d’‘éclatement du béton’: la pression de vapeur augmentant génère des contraintes de traction, pouvant donner lieu à la projection explosive de fragments de béton.

Le CLT est plus prévisible

Et qu’en est-il du CLT? Le bois brûle, ce n’est un secret pour personne. Mais aussi fou cela puisse-t-il paraître, c’est justement à cette propriété qu’il doit sa résistance au feu. Exposé au feu, le bois se carbonisera. Et cette couche de charbon empêche les flammes de pénétrer plus profondément dans le bois. La résistance au feu du bois peut, de ce fait, aussi facilement atteindre une heure. Le comportement du bois est très prévisible, ce qui constitue un autre avantage. On peut donc calculer avec précision quand la structure cédera. Il en va autrement pour le béton. Au cours d’un incendie, la structure du béton change mais ce processus est extrêmement complexe et dépend de différents facteurs. Quand la structure finit tout de même par céder lors d’un incendie, cela survient subitement. Il s’agit peut-être bien là du principal inconvénient du béton. Lorsqu’on entend le bruit accompagnant la chute, il est trop tard. Autre mauvaise nouvelle: en raison de l’inertie thermique, le béton continuera à chauffer, même une fois le feu éteint. La structure peut donc encore s’effondrer…

En bref, ceux pensant que le feu n’a aucun effet du tout sur le béton se trompent. La construction en bois vaut donc au moins la peine d’être envisagée. Pensez-y la prochaine fois que la comparaison se limite à nouveau au seul acier, outre le béton.

Sources:

Envie d’en savoir plus sur l’impact du feu sur une construction en CLT?