Pour une construction durable avec du bois, voici la solution

Construire durablement, est-ce possible ? La production de ciment est à elle seule responsable de 9 % des émissions de CO2 ! Pour mettre les choses en perspective, le secteur de l'aviation ne représente pour sa part « que » 3 %. N'est-il pas étrange d'apposer l’étiquette « durable » sur quelque chose d'aussi polluant que la construction ? Pas nécessairement.

La construction durable est un concept global

Tout d'abord, les fabricants de ciment travaillent sur de nouveaux types de ciment à faible intensité de carbone. Mais ce qui est peut-être plus important encore, c’est qu’il existe de bonnes alternatives au béton qui s'inscrivent parfaitement dans la philosophie plus large du développement durable. L'idée centrale est de répondre à nos besoins de manière responsable afin de ne pas mettre en danger l'avenir des générations futures.

Quand on tient compte de cette idée lors de la construction, il faut notamment penser à l'implantation et aux techniques utilisées pour limiter la consommation d’eau et d’énergie ; il y a aussi le confort de l'utilisateur en matière d'acoustique et d’accessibilité, la compacité d'une habitation joue elle aussi un rôle, etc. En ce sens, la construction durable est un concept global qui implique bien plus que de simples matériaux. Mais étant donné que les matériaux représentent environ 15 à 18 % de l'impact total d'un bâtiment sur l'environnement, il ne semble pas imprudent de commencer par là.

Paramètres des matériaux durables

Pour qu'un matériau puisse être considéré comme durable, on examine (1) ses performances techniques, (2) son impact sur l'environnement et (3) son impact sur la santé. Compte tenu de ces paramètres, les matériaux synthétiques obtiennent généralement de moins bons résultats. Les matériaux minéraux conçus à partir de minerais de surface, tels que les briques ou la laine isolante, font mieux l'affaire. Mais d'un point de vue durable, la préférence va aux matériaux renouvelables ou susceptibles d’être cultivés. La raison est évidente : ils ne seront jamais épuisés, du moins s'ils sont gérés de manière responsable. D'où la grande importance des labels écologiques tels que PEFC et FSC. Ces « labels du bois » garantissent, sur la base de critères clairs et contrôlés, que la gestion des matières premières est effectuée de manière écologiquement, socialement et économiquement responsable.

Le bois, matériau durable par excellence

Lorsqu'il s'agit de matériaux renouvelables, tout le monde pense au bois, bien entendu. Et à juste titre, car le bois personnifie les principes de la construction durable comme aucun autre matériau. Nous appliquons ces trois paramètres au bois lamellé-croisé ou panneaux en CLT, le matériau qui est aujourd'hui très populaire dans la construction massive en bois.

L'étanchéité à l'air et les propriétés d'isolation sont, en matière de performances techniques, deux des caractéristiques physiques de construction les plus importantes. Des mesures ont montré que les panneaux en CLT, qui se composent généralement de cinq couches de lamelles en épicéa, sont étanches à l'air après seulement trois couches. Cela signifie que vous pouvez considérer les panneaux en CLT eux-mêmes comme une couche étanche à l'air et à la vapeur dans l'enveloppe du bâtiment, à condition de sceller les bords et les nœuds avec un ruban d'étanchéité spécial. Les propriétés isolantes des panneaux en CLT sont par ailleurs excellentes, avec une valeur I de 0,10 W/m²K. De plus, la haute densité des éléments, combinée à la faible pénétration de la température et à la conductivité thermique, fait que les bâtiments constitués de panneaux en CLT ont un besoin en chaleur relativement faible.

Qu'en est-il de l'impact sur l'environnement ? Le bois a la capacité de stocker des masses de CO2, et cela reste le cas même si nous le transformons en panneaux en CLT.

Exprimé en chiffres : par m³, le CLT stocke environ 718 kg de CO2. En 2016 (de janvier à août), Laminated Timber Solutions a utilisé 2 685 m3 de bois lamellé et de bois lamellé-croisé, stockant plus de 2 000 000 de kg de CO2.

Mais le bénéfice est encore plus grand, car l'utilisation du bois permet d'économiser sur la production de matériaux à forte intensité de CO2. L'Université de Hambourg a calculé que chaque mètre cube de bois émet environ 1,1 tonne de CO2 en moins au détriment de la pierre. En cette période angoissante de réchauffement climatique, ce sont des chiffres qu'on ne peut pas ignorer.

Enfin, sur le plan de la santé, plusieurs études montrent que le bois permet de créer un climat intérieur sain. Cela est attribué, entre autres, à l'effet régulateur d’humidité du bois : le bois massif absorbe l'excès d'humidité de la pièce et le libère lorsque l'air est à nouveau plus sec par la suite. Cela permet de maintenir l'humidité de l’air en équilibre. En prime, la densité élevée du bois entraîne un long déphasage, ce qui permet de garder un intérieur frais pendant longtemps. Et ce, même en été.

Plus d'informations (techniques) sur la physique du bâtiment de la CLT et sa relation avec les nœuds?