Quels sont les inconvénients du CLT?

Aucun matériau n'est parfait, y compris le bois lamellé-croisé. Dire le contraire serait mentir. En matière d'acoustique, les résultats du CLT sont naturellement moins bons et si l'on veut profiter de la grande liberté de forme du matériau, il faut aussi admettre que les grandes portées ne sont pas possibles sans interventions supplémentaires. Troisièmement, une construction en bois massif coûte toujours un peu plus cher que les méthodes de construction traditionnelles. C'est là que se situent les principaux problèmes. La seule question est de savoir si ça doit vous arrêter. Laissez-nous vous expliquer pourquoi.

Isolation acoustique

Les adversaires du bois insisteront encore et encore sur ce point : Les panneaux CLT n'ont pas la masse nécessaire pour fournir la même isolation acoustique que le béton et la pierre. Ils insinuent ainsi que vous souffrirez de nuisances sonores si vous choisissez le bois lamellé-croisé. La première partie est vraie, mais la conclusion ne l'est pas. Au contraire, le CLT peut facilement répondre aux normes existantes dans ce domaine, même si la barre est placée au niveau du confort acoustique accru (VAC). Tant que les exigences sont claires au préalable, il existe de nombreux moyens d'empêcher la transmission du son ou, inversement, d'en améliorer l'atténuation. Il est possible par exemple d'utiliser des parois de délimitation, des plafonds suspendus et des planchers flottants ; des profils de fixation découplés peuvent apporter du réconfort ; l'installation de bandes de caoutchouc élastique est une option, ou encore le dédoublement de la structure. Ne laissez donc personne prétendre que le CLT présente un problème d'isolation acoustique. D'ailleurs, le CLT obtient par nature de meilleurs résultats que la construction à ossature en bois. Voici donc un point de réglé.

Grandes portées

Qu'en est-il des portées ? Compte tenu de la résistance du matériau, le CLT peut couvrir des distances allant jusqu'à 7 à 8 mètres, en fonction de la charge et de l'application, du moins si l'on ne considère que les possibilités techniques. Si l'on tient compte du facteur économique, la limite est en réalité de 6 mètres. Pour toutes les plus grandes longueurs, il faudra de toute façon prévoir des supports. En ce sens, il peut effectivement être question de limitation, bien que les dalles en béton ne fassent pas tellement mieux. En outre, comme pour l'isolation acoustique, il existe de nombreuses solutions si la limite de 6 mètres est vraiment trop juste. L’usage de constructions hybrides, qui combinent les avantages des différents matériaux, est souvent considéré dans ce cas. Toutefois, pour ceux qui envisagent des portées extrêmes de 20 mètres et plus, d'autres matériaux (par exemple, le Kielsteg) sont nettement mieux appropriés.

Prix de revient

Il ne reste donc que le prix de revient. Actuellement, un bâtiment en CLT coûte de 2 à 4 % plus cher qu'une maison traditionnelle en briques et en béton. Ces chiffres ne reflètent cependant que le prix de revient pur de la construction et ne tiennent pas compte des effets de récupération. Dans le cas d'un immeuble à appartements, par exemple, vous pouvez parfois construire quelques étages de plus. En outre, les projets CLT sont achevés plus rapidement, ce qui vous permettra de commencer à percevoir des revenus locatifs quelques mois plus tôt. Et il y a encore une bonne nouvelle : à court ou moyen terme, il pourrait ne plus y avoir de différence de prix du tout. En effet, la capacité de production du CLT en Europe augmente rapidement et, à l'instar de la France, entre autres, il est possible qu’une incitation fiscale pour les matériaux durables soit également introduite dans notre pays. Ce serait d’ailleurs une étape logique au regard des objectifs climatiques.

En bref, les avantages du CLT sont à peine discutables, tandis que les points faibles sont soit temporaires, soit rapidement résolubles techniquement.

Plus d'informations (techniques) sur la physique du bâtiment de la CLT et sa relation avec les nœuds?